2013 : le programme FIRST est au Brésil

make it happen!

12 juillet : notre dernier jour à São Paulo

Visite du CTI de 09h30 à 12h30

7h30, départ en bus pour visiter le Center for Information Technology Renato Archer à Campinas, l’un des technopoles les plus importants du Brésil.

Le centre

Renato Archer est un amiral, leader dans la recherche nautique. Le centre a été fondé au moment de la dictature militaire et accueille 250 fonctionnaires (chercheurs permanents), 400 chercheurs missionnés sur des projets privés ou publics, la plupart à durée limitée. Il y a environ 30% de doctorants qui travaillent sur une durée de 3 à 5 ans.

Il s’agit d’un centre de recherche appliquée du gouvernement fédéral qui effectue de la R&D dans le domaine des technologies de l’information: micro et nano électronique, techniques d’affichage et systèmes interactifs, logiciels et applications IT (robotique, système d’aide à la décision et technologies 3D avec des applications pour l’industrie et la médecine).

L’idée de « free software » et « free technology » est revenue plusieurs fois dans les présentations de la structure. Cette démarche « open » traduit l’esprit du centre qui souhaite ouvrir de nouvelles opportunités technologiques en échangeant les connaissances.

C’est ici qu’est né le premier peace maker mis en vente au Brésil, ainsi que les premières machines de vote brésiliennes.

Entrepreneuriat

Un parc technologique doit être construit à proximité du centre afin de permettre l’implantation de PME et d’encourager la création de start-up.

Visites

Nous avons visité 3 laboratoires. La division robotique, la division DMI (affichage, écran, digital board) et la division 3D (projet Invesalius, imprimantes 3D).

Robotique 

La recherche se concentre sur le développement d’algorithmes de vision pour les robots, afin de créer des robots intelligents capables de reconnaître leur environnement et de s’y déplacer. On a pu y voir, en vidéo, un robot capable de suivre une voiture, un robot capable d’effectuer un mouvement prédéfini dans un champ, avec auto correction de trajectoire, grâce à une camera low cost et une puce GPS low cost. Un logiciel capable de repérer les déformations de surface avec une application dans l’imagerie médicale et un sous-marin low cost capable de se repérer et de se déplacer de façon autonome.

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Modélisation 3D de personnages grâce à des caméras à capteurs de mouvements

DMI

Dans le laboratoire de DMI, nous avons pu observer les caméras et les capteurs infrarouges qui servent à faire de l’acquisition de mouvement avec précision. Une combinaison équipée d’émetteurs infrarouge est enfilée par le cobaye, et les caméras repèrent ses mouvements et ceux-ci sont numérisés. Une application proposée est la traduction du langage des signes pour les sourds muets. Nous y avons aussi vu un écran à 80€ inductif avec lequel on peut interagir sans contact.

Imprimantes 3D

Dans le laboratoire 3D, nous avons pu voir les créations des imprimantes 3D, parmi lesquelles des prothèses sur mesure pour la chirurgie, ou des pièces mécaniques complexes sur mesure. Six technologies d’imprimantes 3D sont présentes dont les principales sont :

  • Une imprimante à base de filaments de polymères
  • Une imprimante à base de poudre plastique solidifiée par laser
  • Une imprimante à base de poudre plastique solidifiée avec de la glue

Machines de vote

Le Brésil réalise ses élections grâce à un parc de 30 millions de machines de vote qui ont été conçues au CTI entre 1980 et 1988. Elles sont en fonction depuis 1998.

Applications médicales de l’imagerie 3D

Le projet Invesalius permet de transformer des données IRM afin d’obtenir une vision 3D précise de la zone scannée : c’est un domaine où la recherche dans ce centre est très performante. Le 3D Technoloy Lab nous a également présenté d’autres applications en médecine et dans l’industrie, notamment la production de prothèses spécifiques pour des patients hospitalisés.

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 Modélisation 3D de prothèses

 

Visite de BNP PariBas de 14h30 à 16h30

 Un nouveau point de vue nous a été présenté sur le Brésil, et en particulier sur l’investissement et le milieu bancaire dans le pays.

 Introduction

On compte 4.000 employés de BNP Paribas dans toute l’Amérique Latine, ce qui représente 2% de la masse salariale de l’entreprise. Cette banque d’investissement s’étend du Mexique à l’Argentine/Chili. Le Brésil a décollé et ne présente pas de problèmes fondamentaux. Il ressemble à la France des années 60. C’est un grand pays sous-peuplé qui dispose de toutes les ressources dont il a besoin et ne semble pas avoir de problèmes géostratégiques. Le pays comporte 200.000.000 d’habitants, soit les populations de l’Allemagne, de l’Italie et de l’Espagne réunies.

 Partie économique

En 10 ans, le pays a connu l’émergence de la classe C (classe moyenne) et une réduction de la classe la plus pauvre. De plus, le chômage est passé de 13% à moins de 5%. Cependant, ce taux apparemment faible doit être considéré à la lumière du salaire minimum, qui est très faible (environ 800 réais). L’inflation est aujourd’hui maîtrisée et de l’ordre de 6%. Ce chiffre est à comparer avec les 18% qu’a connu le Brésil au début des années 2000 et l’hyperinflation de près de 5.000% dans les années 93-94. Depuis 1900, le Brésil a eu 8 monnaies, dont celle d’aujourd’hui qui est stable et permet les échanges. Le pays est bien noté (BBB) par les agences de notation. La dette du pays s’élève à 60% de son PIB.

 Finalement, le Brésil a trois grands atouts :

  •  il est plus stable économiquement et sa croissance est davantage prédictible, ce qui favorise l’investissement ;
  •  sa population représente un grand marché potentiel;
  • les opportunités sont importantes.

 Après 2010

La croissance est faible (2-3%) et moins importante qu’avant (5%) alors que l’inflation a augmenté (4,5% à 6%). De plus, les infrastructures mettent du temps avant de voir le jour mais des projets sont en cours : 2 aéroports, 4 ports, 1 ligne de TGV, 10.000km de voies ferrées.
Le Brésil a besoin de réformes structurelles, notamment parce que les taxes sont importantes et le système de taxes est trop complexes, mais aussi à cause du manque d’infrastructures.

 Banque d’investissement

La BNP est la première banque de revenus de la zone euro, la 14e entreprise européenne (145.300 employés en Europe) et présente dans 80 pays (150 nationalités). Le groupe est très innovant dans sa manière de se gérer : sa vision peut changer en 6 mois, ce que résume leur devise « Simple and efficient ». Par exemple, le groupe a embauché un cabinet de conseils pour un montant de près de US$30.000.000, afin d’opérer ces changements. C’est donc une banque réactive et engagée.
Le gradient de développement se trouve aujourd’hui en Asie et en Amérique du Nord (18.500 employés), ce qui pousse le groupe à regarder vers l’Orient.

Mais c’est aussi une banque responsable, puisque le ratio de Bâle 3 (ratio de solvabilité) est dépassé. Ses fonds propres représentent 9% de ce qu’elle prête, alors que le minimum est de 6%. Cela lui confère une avance de 6 ans sur ses concurrents. Du point de vue du business model, le groupe est majoritairement une banque de détails. Il n’adopte pas une attitude offensive sur les marchés, ce qui lui permet de résister aux crises (notamment celle des subprimes). Le CIB (« Corporate and Investment Banking ») représente plus de 90% de ses revenus en Amérique Latine. A titre d’exemple, les personnes qui nous ont reçus ont monté en seulement 2 ans une banque BNP en Colombie, qui marche très bien.

Le responsable du département IT nous a présenté les technologies utilisées par la banque : « Ce qui est compliqué dans une banque, c’est de maîtriser les transactions entre applications. »

Visite de l’incubateur Wayra de 17h à 19h

 Après avoir traversé les routes embouteillées de Sao Paulo, nous arrivons dans le hall d’un grand immeuble regroupant plusieurs entreprises, et notamment WAYRA.

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Les bouchons de São Paulo vus depuis l’immeuble

 WAYRA est un accélérateur de start-ups, qui accueille pour le moment 9 start-ups, sur un total de 16 places disponibles et soutenu par l’entreprise Telefonica. Après avoir monté les 18 étages qui nous séparaient de l’accélérateur, nous nous retrouvons dans un endroit spacieux, lumineux et très bien équipé en divers matériels informatiques. Tout de suite, la comparaison avec les quelques accélérateurs parisiens est frappante : pas d’open space, de l’espace, du matériel et une ambiance plus calme et agréable.

 Nous nous installons alors dans la pièce centrale, où se trouvent des petits gradins et quelques  fauteuils.

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L’incubateur WAYRA

Nous sommes d’abord invités à présenter nos projets et improvisons chacun un petit pitch  d’une minute, sans support et en anglais. Puis c’est au tour de quelques start-up incubées de faire les présentations. Nous avons pu découvrir différents travaux sur des domaines assez variés :

  • un service qui se propose d’optimiser le choix d’une banque ;
  • une application android associée à des tags RFID destinée à localiser des troupeaux d’animaux ;
  • une plateforme de jeux éducatifs ;
  • une plateforme destinée aux particuliers cherchant à vendre ou à acheter un bien immobilier en proposant un service de vente directe de particuliers à particuliers (équivalent de pap.fr) ;
  • une application mobile de traduction vocale instantanée pour touristes ;
  • un équivalent de twitter pour téléphones se différenciant par l’intégration de messages vocaux en plus de tweets écrits. Après ces présentations, nous sommes invités à visiter les ateliers des différentes start-ups et les différentes installations proposées par l’accélérateur.

 

Farewell Diner

Le restaurant Churrascaria Novilho nous accueillait à 21h00 pour un diner de fin de séjour. Un copieux repas accompagné de nombreux discours « émouvants » ou de remerciements nous ont permis de conclure notre voyage dans l’émotion.

Et comme on en apprend tous les jours, nous avons appris qu’au Brésil, on sert la viande (excellente, il faut le dire) en même temps que l’entrée. Avis à ceux que la vue du magnifique buffet copieux a incité à remplir leur assiette dès le début du repas…

Une cérémonie des « maracas d’or », équivalent brésilien des césars, a permis de récompenser les vainqueurs : de la discrétion, de la meilleure question, de la prise de note, du meilleur accent brésilien, etc. Des remerciements chaleureux ont été adressés aux encadrants et aux experts de la part des étudiants qui ont pu offrir des coupes de champagne… Ce séjour au Brésil nous laissera d’excellents souvenirs, et nous aura motivés pour aller aux devants des opportunités et des rencontres enrichissantes que l’on peut faire.

Merci à tous pour ce programme exceptionnel !

Commentaires Clos.